D’ordinaire grouillante et embouteillée, la capitale, Katmandou, affiche des airs de ville morte, seuls quelques ambulances et rickshaws ayant été autorisés à circuler. Depuis dimanche, le Népal est paralysé par une grève générale organisée par l’ex-guérilla maoïste, principale force d’opposition depuis qu’elle a claqué la porte du gouvernement au printemps. Et les Népalais commencent à désespérer.
Alors que l'ancien royaume pensait pouvoir enfin regarder l'avenir avec confiance après la fin de la guerre civile, en 2006, puis le passage historique de la monarchie à la République, l'an dernier, il est à nouveau plongé dans une dangereuse crise politique. Les ex-rebelles veulent que la coalition au pouvoir admette que le Président a outrepassé ses pouvoirs en réintégrant en mai le chef des armées, le général Katawal. Celui-ci venait d'être limogé pour insubordination par leur chef, Prachanda, à l'époque Premier ministre (lire page suivante). L'affaire avait provoqué leur départ du gouvernement. Depuis, ils mobilisent leurs partisans pour qu'une déclaration officielle reconnaisse «la suprématie du pouvoir civil sur le pouvoir militaire». Ils ont ainsi paralysé le Parlement pendant des mois et, aujourd'hui, le pays tout entier.
Dans les rues désertées, plusieurs milliers de personnes manifestent, éparpillés en petits groupes armés de bâtons et de drapeaux communistes, et scandant des slogans antigouvernementaux. Des heurts ont eu lieu avec les forces de l'ordre, hier, et