La junte militaire guinéenne fête aujourd’hui sa première année de pouvoir. Un an après la mort de l’ancien président Lansana Conté, lui aussi militaire, l’anniversaire est plutôt tendu. Les rumeurs les plus folles courent en effet à Conakry sur le retour du capitaine Moussa Dadis Camara, le chef de l’Etat. Il a été hospitalisé au Maroc le 4 décembre après avoir reçu une balle dans la tête, tirée la veille par son propre aide de camp, Toumba Diakité. Ce dernier, en cavale, serait toujours en Guinée. Il nie toute responsabilité dans le massacre du 28 septembre, qui a vu des hommes en uniforme tirer dans la foule lors d’un meeting de l’opposition à Conakry. Sékouba Konaté, un général qui a déjà dit qu’il n’était pas intéressé par le pouvoir, assure l’intérim de Dadis. Il tente de faire régner le calme dans les casernes, mais l’incertitude politique reste forte, alors que l’étau des pressions internationales se resserre autour des dirigeants guinéens.
Sanctions. Hier, l'Union européenne a décidé de durcir ses sanctions contre la Guinée, avec un gel des avoirs et une interdiction d'exportation de matériel pouvant servir à la répression dans le pays. La liste des responsables interdits de séjour dans l'UE a aussi été allongée, en réaction aux accusations de «crime contre l'humanité» portées par les Nations unies. Une commission d'enquête dépêchée par l'ONU en Guinée après le massacre du 28 septembre, a rendu vendredi son rapport aux membres du Conseil de sécurité.