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Libération

Assassinat sauvage d’un gouverneur colombien

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Guérilla . L’élu a été enlevé par un commando puis égorgé. Le pouvoir attribue l’acte aux Farc.
publié le 24 décembre 2009 à 0h00

Ce sont des paysans qui auraient découvert le corps face contre terre, entouré d'explosifs, mardi après-midi. Le président colombien, Alvaro Uribe, a confirmé la mort de Luis Francisco Cuellar dans la soirée : «Il a été misérablement égorgé.» Le gouverneur du département de Caquetá, dans le sud du pays, avait été kidnappé la veille par un commando.

Les hommes étaient vêtus de l’uniforme d’une unité d’élite anti-enlèvements. Après avoir tué un policier en plein centre d’un quartier résidentiel de la capitale régionale, Florencia, les assaillants avaient gagné la jungle. Le pouvoir, qui a aussitôt lancé 2 000 hommes à leurs trousses, a attribué les faits à la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, marxistes), traditionnellement forte dans la région. C’est là qu’elle avait déjà kidnappé la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt en 2002.

Luis Francisco Cuellar, un grand éleveur de la zone que certains témoignages présentent comme un allié de milices paramilitaires antiguérilla, avait déjà été enlevé à quatre reprises par les Farc. Blessé à une jambe lors du dernier rapt, l’élu n’a probablement pas pu suivre le rythme des fuyards qui l’auraient tué à la machette. L’armée et la police colombiennes tentaient toujours mercredi de rattraper les guérilleros, et Alvaro Uribe a promis une récompense de 350 000 euros pour les éventuels informateurs.

Le président conservateur, élu en 2002 et reconduit depuis sur un discours guerrier contre les guérillas marxist