Un an après avoir fait campagne sur le thème «une assurance santé pour tous», Barack Obama a bien dû se rendre à l'évidence : l'Amérique n'est pas prête à laisser l'Etat s'immiscer dans le domaine de la santé. Au risque de voir le projet phare de sa première année au pouvoir tomber en désuétude, le président américain a donc opté pour le compromis. Approche qui est la sienne sur beaucoup d'autres dossiers (lire ci-contre). Celui qui a été élu sur le changement n'en a pas moins réussi là où plusieurs de ses prédécesseurs, dont Jimmy Carter et Bill Clinton, avaient échoué. A peine le vote du Sénat était-il entériné, jeudi, que le Président s'empressait de qualifier ce succès législatif d'«historique». Même si les Etats-Unis pourraient bien rester le seul pays développé sans système de santé public global. C'est en tout cas ce qui ressort du vote par le Sénat de la réforme prônée par Obama mais rédigée de toutes pièces par les parlementaires.
Concessions. Le Congrès se retrouve avec deux versions d'une même loi. Celle adoptée, de justesse, le 7 novembre par la Chambre des représentants. Et celle votée la veille de Noël par les sénateurs, après d'âpres négociations entre les démocrates progressistes et leurs alliés les plus conservateurs. Pour s'assurer les voix de l'indépendant Joe Liberman et du démocrate centriste Ben Nelson, les défenseurs du projet ont dû revoir leurs ambitions à la baisse. Si le texte a recueilli 60 voix pour et 39 contre,