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Dmitri Medvedev joue les réformistes

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Russie. Sur la justice, la police et la prison, le Président s’est démarqué vendredi des positions de Vladimir Poutine. Du moins en apparence.
Le président russe Dmitri Medvedev le 15 décembre 2009 à Moscou (AFP Sergei Karpukhin)
publié le 26 décembre 2009 à 0h00

Il s'élève contre la «justice Basmanny», du nom du tribunal qui a condamné le magnat du pétrole Mikhaïl Khodorkovski à 8 ans de prison, il demande à «mettre de l'ordre» dans ces mêmes prisons et «considère avec respect» la position «hors-système» de l'opposant Garry Kasparov… Faisant vendredi le bilan de l'année à la télévision russe, le président Dmitri Medvedev a de nouveau fait une série de déclarations pas vraiment en harmonie avec celles de Vladimir Poutine, au début du mois, dans sa propre allocution télévisée.

Jeu de rôles. Si, pour Poutine, le dossier Ioukos est bouclé, avec «cinq assassinats prouvés», Medvedev a qualifié la «justice Basmanny» de «mal contre lequel il faut lutter», et il a souligné que les «décisions injustes doivent être annulées». Lundi, la Cour suprême fédérale russe a rendu un arrêt jugeant illégale l'arrestation en 2003 de Platon Lebedev, l'associé et coaccusé de Khodorkovski. Le Président n'a pas directement fait allusion à l'affaire, mais ce terme de «justice Basmanny» est explicite. Il avait été forgé avant la condamnation de l'ex-patron de Ioukos : le tribunal Basmanny, à Moscou, est connu pour délivrer en un temps record des mandats d'arrêt que les enquêteurs du parquet général, basés à proximité, peuvent récupérer rapidement. C'est dans ce tribunal que nombre d'affaires d'Etat, dont celle de Khodorkovski, ont été jugées.

Selon Nikolaï Petrov, analyste politique a