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Libération

Lourde peine pour le Vaclav Havel chinois

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Droits de l’homme. Liu Xiaobo a été condamné à onze ans de prison pour «incitation à la subversion».
Photo du 22 octobre 2002 du dissident et écrivain chinois Liu Xiaobo et de sa femme Liu Xia à Pékin. (AFP)
publié le 26 décembre 2009 à 0h00

L'écrivain et philosophe chinois Liu Xiaobo s'est vu infliger le jour de Noël une peine de onze ans de prison par un tribunal de Pékin. L'audience unique, qui s'est tenue à huis clos deux jours auparavant, n'avait duré que deux heures. L'ancien professeur de littérature de 54 ans a été reconnu coupable d'«incitation à la subversion du pouvoir de l'Etat», un chef d'accusation défini de manière vague, qui remplace depuis les années 90 le «crime contre-révolutionnaire» d'antan. Le verdict de 11 pages, qui a été lu vendredi par la Cour intermédiaire populaire de Pékin stipule que Liu «avait pour objectif de renverser la dictature démocratique du peuple de notre pays et le système socialiste. Les effets sont néfastes et c'est un grand criminel».

Cette très lourde condamnation, à laquelle s'ajoutent deux ans de «privation de droits civiques», va bien au-delà du simple emprisonnement d'un dissident supplémentaire. C'est l'expression de la volonté du régime communiste de bannir pour l'avenir jusqu'à l'idée même d'une réforme politique, si modeste soit-elle. C'est aussi le signe d'un renoncement à toute évolution vers un Etat de droit. Des dizaines d'avocats agissant pour promouvoir un tel Etat ont vu leurs licences révoquées cette année. La nomination, en mars, d'un nouveau président de la Cour suprême, Wang Shengjun, qui, selon sa biographie officielle, n'a pas fait d'études de droit, est symptomatique.

«Durcissement».Le parti comm