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Libération
Reportage

La Thaïlande se fiche des Hmongs

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Le royaume devait commencer, hier, à expulser 4 200 réfugiés vers le Laos, où cette ethnie est pourtant persécutée par le régime communiste.
Des soldats thaïlandais dans un camp de réfugiés Hmong à Huay Nam Khao, le 27 décembre 2009. (AFP Pornchai Kittiwongsakul)
publié le 28 décembre 2009 à 0h00

La Thaïlande renvoie les Hmongs du Laos à la case départ. Malgré un concert de protestations internationales, le royaume devait commencer dans la nuit de dimanche à lundi le rapatriement forcé au Laos de 4 200 membres de la minorité ethnique hmong, lesquels avaient fui leur pays depuis 2004. «Depuis 5 heures du matin, tous les téléphones portables [des Hmongs] sont coupés. Des militaires armés de pistolets électriques et de matraques entourent le camp. Le rapatriement forcé va commencer», a indiqué hier Joe Davy, un militant pour les droits des Hmongs basé à Chicago.

Depuis 2004, ces Hmongs sont regroupés sous la surveillance de l’armée thaïlandaise dans le camp de Huay Nam Khao, dans la province de Petchabun (dans le nord de la Thaïlande). La plupart affirment avoir quitté leur pays pour échapper aux persécutions politiques dont ils font l’objet par le régime communiste du fait de leur collaboration avec l’armée américaine durant la guerre du Vietnam.

«Violations». Ces derniers jours, les appels pour un arrêt de l'opération de rapatriement se sont multipliés. Le haut-commissaire aux réfugiés des Nations unies, António Guterres, a demandé à la Thaïlande de s'assurer que «le retour de toute personne nécessitant une protection internationale soit fait sur une base strictement volontaire». Neuf sénateurs américains ont écrit au Premier ministre thaïlandais, Abhisit Vejjajiva, pour critiquer l'absence de procédure transparente qui permettrait de