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Libération
EDITORIAL

Lame de fond

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publié le 29 décembre 2009 à 0h00

Les révoltes de l’Achoura pourraient bien sceller le sort du régime islamique iranien, trente ans après son avènement. Tous les témoignages font état de la profondeur et de l’étendue des manifestations, même si dans ce pays qui depuis six mois interdit le travail indépendant des journalistes, il demeure difficile de discerner les informations de la rumeur.

Il reste que de très nombreuses villes de la république islamique sont désormais touchées et que l’ensemble de la population se joint aux manifestations lancées par l’opposition. Le pouvoir ne peut accuser les manifestants d’être des «riches en Prada».

Les raisons de cette révolte sont connues. Le régime a imposé par un coup d’Etat électoral son candidat à la présidence, Ahmadinejad, un illuminé, extrémiste et antisémite. Cette élection, à la différence des consultations précédentes, a été volée. Et au règne de l’Internet, de la télé par satellite et des réseaux, ce coup de force n’est toujours pas passé. D’autant que le régime a répondu à ces aspirations citoyennes par une répression accrue, tuant, arrêtant et violant ceux qui n’acceptent plus sa dictature. Sur un fond de crise économique et financière, la situation ne pouvait être qu’explosive, comme le montrent ces manifestations à répétition que rien ne semble pouvoir arrêter. Obama et les pays occidentaux, accusés de fomenter la révolte par Téhéran, ont raison de laisser les Iraniens régler leurs problèmes. Il reste à savoir si le pouvoir, jusqu’à présent uni entre sa b