Menu
Libération

Un ex-procureur corrompu balance le système russe

Article réservé aux abonnés
Après avoir aidé des enquêteurs à falsifier des preuves, un magistrat tente de faire libérer les deux jeunes condamnés à perpétuité pour un incendie meurtrier à Oukhta. Ailleurs dans le pays, des policiers passent aussi aux aveux.
publié le 29 décembre 2009 à 0h00

L’ancien procureur Grigori Tchekaline mène depuis deux ans un combat paradoxal. Bien loin de son rôle d’accusateur, il cherche à prouver l’innocence de deux jeunes injustement condamnés à perpétuité pour l’incendie d’un centre commercial qui a fait 25 morts. Ce drame s’est passé à Oukhta, une petite ville de la république autonome des Komis, une région du Grand Nord russe. L’ancien procureur adjoint d’Oukhta sait de quoi il parle. Il a personnellement participé à l’enquête. Il dit que les preuves à charge ont été falsifiées. Il avoue qu’il a lui-même participé à ce montage avant de se retourner contre sa hiérarchie. L’affaire sort aujourd’hui en plein climat de fronde au sein de l’appareil policier et judiciaire russe. Un climat d’autant plus agité que le président russe, Dmitri Medvedev, a tenu à plusieurs reprises à affirmer sa différence avec son prédécesseur devenu Premier ministre, Vla dimir Poutine, justement sur ce dossier des dévoiements de la justice. Le Président est d’ailleurs revenu sur la nécessité de réformer l’institution pénale et judiciaire lors de son discours de fin d’année.

pourriture. Le malaise au sein de la police et des tribunaux est de plus en plus profond depuis le 5 novembre, moment où Alexeï Dymovski, un obscur major de la police de Novorossiysk, dans le sud du pays, décide de publier sur YouTube une vidéo où il accuse ses supérieurs d'être corrompus et… de fabriquer des preuves pour envoyer des innocents en prison.

Saisissant l’occ