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Libération

En Iran, la rue passe au régime forcé

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Manif. Défilé haineux contre l’opposition à Téhéran.
Des supporteurs du régime iranien manifestent à Téhéran, le 30 décembre 2009 (AFP Atta Kenare)
publié le 31 décembre 2009 à 0h00

C'est au tour du pouvoir iranien de prendre la rue. Hier, les contre-manifestations organisées par le régime ont rassemblé des dizaines de milliers de personnes - des «millions» affirment les agences officielles - à Téhéran et dans plusieurs autres villes. Difficile, en l'absence de journalistes étrangers, d'en mesurer l'ampleur, d'autant plus que nombre d'Iraniens (fonctionnaires, écoliers…) ont probablement été contraints de s'y rendre. Opportunément, elles se sont déroulées à partir de 15 heures, quand ferment les administrations. Sous le Chah, les manifestations en sa faveur commençaient aussi en début d'après-midi. Et comme sous son régime, on a servi à manger à la foule, ce qui a permis de gonfler les rangs.

A Téhéran, la manifestation s’est déroulée sur la place de la Révolution et non sur l’immense place Azadi, ce qui peut laisser penser que les manifestants n’étaient pas aussi nombreux que le régime veut le faire croire. Les rassemblements s’étant déroulés en deux temps, mercredi en province, hier dans la capitale, il est probable que nombre de personnes ont manifesté deux fois.

En tout cas, les slogans lancés par la foule faisaient froid dans le dos. Ils ont ainsi appelé à la mort des trois principaux leaders de l'opposition : Mir Hossein Moussavi, Mehdi Karoubi et Mohammad Khatami. «Vous devez vous repentir sinon le système [islamique, ndlr] vous poursuivra comme ennemi de Dieu», a lancé de son côté le dignitaire religieux Ahmad Alamolhoda