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Libération
Portrait

La genèse dorée d’un terroriste

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Abdulmutallab a quitté sa prestigieuse université londonienne pour un camp d’Al-Qaeda.
publié le 31 décembre 2009 à 0h00

Umar Farouk Abdulmutallab, 23 ans, est décrit par sa famille et ceux qui l’ont rencontré comme un garçon bien élevé, un bon musulman et un étudiant sans histoires. Dernier né des seize enfants d’une famille polygame, originaire de Katsina, dans le nord du Nigeria, il appartient à l’ethnie haoussa. Son père, Umaru Mutallab, 70 ans, ancien directeur de la First Bank of Nigeria et jadis ministre du Développement, l’envoie dans les meilleures écoles privées. Il fait ses études secondaires à la British International School de Lomé, au Togo, pays voisin mais plus tranquille que le bouillonnant Nigeria.

A Lomé, l'adolescent n'arrive pas à se faire d'amis, selon les posts qu'il envoyait déjà, à l'époque, sur Internet, et qui ont été retrouvés par le quotidien britannique The Guardian. «Je me sens déprimé et seul, écrit-il à 18 ans. Je ne sais pas quoi faire.»

«Farouk1986». Après un passage au Yémen, où il apprend l'arabe à Saana pendant quelques semaines, il arrive en Grande-Bretagne en 2005, l'année des attentats de Londres. Il suit un cursus d'ingénieur au prestigieux University College of London. Se contenant d'en faire «le minimum», selon le directeur de cet établissement, il décroche sa licence de génie mécanique en 2008. L'un de ses camarades de classe se souvient d'un étudiant calme et réservé, qui quittait parfois les cours pour aller prier.

Il aurait écrit plus de 300 posts, de 2005 à 2007, sous le pseudo de «Farouk1986», so