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Libération
Portrait

Le retour du rêve américain

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Barack Obama. Homme-icône, le premier président noir des Etats-Unis a bouleversé l’image de son pays.
publié le 31 décembre 2009 à 0h00

Il y a dix ans, Barack Obama était sénateur de l’Illinois, il s’y engageait déjà en faveur de l’assurance maladie, enseignait le droit à l’université de Chicago, et le monde ignorait tout de lui. La décennie Obama n’a commencé qu’en 2004, avec son discours à la convention démocrate pour la campagne présidentielle de John Kerry, qui l’a propulsé sur la scène nationale. Il y parlait d’un «endroit magique» qui s’appelle l’Amérique et qui seul avait permis la rencontre de son père, l’étudiant africain qui a «grandi en gardant des chèvres», et de sa mère, Blanche du Kansas. Déjà, il offrait sa personne comme garant de tous les possibles en Amérique. Personne ne le connaissait encore, mais son personnage était déjà bien en place. Dans le discours de 2004, il y avait Barack le rassembleur, qui voulait ne former qu’«une seule famille américaine». Barack le messie, qui prônait «l’audace d’espérer».

Et même Barack le guerrier, celui qu'on a entendu récemment… au discours de remise du prix Nobel de la paix. Parlant d'un hypothétique président Kerry, il disait qu'il «n'hésitera pas un instant à utiliser notre puissance militaire pour garder l'Amérique saine et sauve». En novembre de la même année 2004, Barack Obama est élu au Sénat fédéral et fait ses débuts à Washington. Quatre ans plus tard seulement, il devient le premier président «noir» (sa mère est blanche) de l'Amérique, avec 52,9% des voix, un taux record de 63% de participat