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Libération

Un panel de clients contre la prostitution forcée

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publié le 2 janvier 2010 à 0h00

Il fallait y penser, et surtout, oser : la ville d’Amsterdam met sur pied un groupe de clients réguliers des prostituées, pour mieux lutter contre le trafic de femmes et la prostitution forcée. Un premier échantillon de 17 assidus a déjà été trié sur le volet, via des sites Internet spécialisés, comme hookers.nl, sur lesquels des hommes se racontent leurs expériences avec des professionnelles du sexe. Ces quidams resteront anonymes, mais devront alerter les autorités, au moindre signe de violence ou d’exploitation de mineures. Une agence indépendante, menée par le chercheur Paul Hulshof, a été chargée de les sélectionner.

Les nouveaux espions du Quartier rouge ne seront pas payés, n’auront pas de contact entre eux, mais seront invités à faire leur rapport via Internet. Si l’expérience est concluante, Job Cohen, le maire d’Amsterdam, envisage de la répéter côté prostituées, en formant le plus discrètement possible des groupes chargés de dénoncer les mêmes crimes.

Les Pays-Bas ont légalisé la prostitution en 2000, dans l’espoir de rendre les femmes plus indépendantes, en leur permettant de déclarer leurs revenus, de payer leurs impôts et d’avoir une couverture sociale. Or, le proxénétisme et le trafic humain n’ont fait qu’augmenter ces dernières années. Une nouvelle loi, discutée en avril au Parlement, vise à généraliser un système de licences, pour mieux contrôler les "entrepreneurs de sexe". Les travailleuses sans permis et leurs clients seraient sanctionnés. Un registre natio