En ce dimanche matin, Thomas a trouvé un petit tas carbonisé à la place de l’Audi A8 dernier cri qu’il avait garée devant sa porte à Prenzlauer Berg, un quartier bobo de Berlin. Les policiers ont enregistré sa déposition par routine… Pour les seuls neuf premiers mois de l’année 2009, 260 véhicules, la plupart de luxe, ont brûlé dans les rues de Friedrichshain, Kreuzberg et Prenzlauer Berg, trois zones branchées de Berlin. La destruction de l’Audi A8 de Thomas vient s’ajouter à la liste déjà longue des délits imputés à l’extrême gauche berlinoise l’an dernier.
Les autonomes cherchent à freiner l’embourgeoisement de quartiers ouvriers devenus à la mode, et peu à peu vidés de leur population d’origine. Voitures en flammes, affrontements de rue, cocktails Molotov lancés contre un commissariat ou un local utilisé par l’extrême droite, attaques contre des policiers… Mais si Berlin est concerné en premier lieu, le mouvement touche aussi Hambourg, Francfort, Leipzig, Potsdam…
squats. Dans un rapport provisoire sur l'année 2009, le BKA (la police fédérale) souligne que les actes de violence imputables à la mouvance «autonome» au sens large (un ensemble hétérogène qui réunit militants antifascistes, anarchistes, punks et autres membres du Black Block) ont bondi de plus de 50% par rapport à 2008. Le BKA estime par ailleurs que les 5 000 à 6 000 autonomes allemands (dont 2 000 à Berlin) auraient franchi au cours des derniers mois un seuil dans la radicalisation de leur mo