Depuis son arrestation, en novembre, les Japonais l’appellent «l’homme aux mille visages». Recherché pendant trente-deux mois par la police nippone pour «abandon de corps» (et non pour meurtre, à cause de la présomption d’innocence), Tatsuya Ichihashi, 30 ans, se cachait d’une ville à l’autre, mais surtout sous des visages différents, à la suite de multiples opérations de chirurgie esthétique.
Sa cavale rocambolesque a pris fin le 10 novembre, après qu’un employé d’une société de ferry, à Kobe, l’a reconnu derrière ses métamorphoses, sous une casquette de base-ball et des lunettes de soleil - empochant au passage une prime de 10 millions de yens (77 000 euros). Ichihashi a été appréhendé quelques jours plus tard dans le port d’Osaka alors qu’il s’apprêtait à monter à bord d’un ferry en partance pour Okinawa.
En Angleterre, Bill Hawker s’est réjoui de cette arrestation. Pour les enquêteurs, nul doute : Ichihashi est le meurtrier de sa fille, Lindsay, tuée à l’âge de 22 ans, chez lui, dans des circonstances encore floues.
Contre l’avis de ses parents, Lindsay Hawker, diplômée en biologie de l’université de Leeds, avait quitté le foyer familial et son village natal, Brandon (près de Coventry), au cœur de l’Angleterre, ainsi que son petit ami Ryan, pour venir enseigner un an l’anglais au Japon. Fan de culture nipponne et d’arts martiaux, elle était arrivée à Tokyo, et avait décroché un contrat de travail avec l’école de langues étrangères Nova.
Comment Lindsay a-t-elle croisé le che