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Libération

Pakistan. La ligne de front

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publié le 4 janvier 2010 à 0h00

C’est au Pakistan qu’est née Al-Qaeda, exactement à Hayatabad, dans la banlieue de Peshawar, à proximité des zones tribales pakistanaises, à la fin des années 80. Mais «la base» (le nom de l’organisation en arabe) ne se développera vraiment qu’avec l’arrivée d’Oussama ben Laden en Afghanistan à partir de 1994. De cette date jusqu’à l’intervention américaine en Afghanistan qui fait suite aux attaques du 11 septembre 2001, c’est dans ce pays en proie à la guerre civile, au chaos, à toutes les ingérences, qu’Al-Qaeda va prospérer, créer des camps d’entraînement, attirant à elle des milliers de volontaires. Le mouvement s’accélère avec la prise du pouvoir par les talibans en 1996 et une relation solide s’instaure entre Ben Laden et leur chef, Mohammad Omar, un mollah borgne de troisième zone mais bégayant l’arabe. Avec la chute du régime des «étudiants en religion» de 2001, le noyau central d’Al-Qaeda est obligé de s’enfuir dans le Pakistan voisin, dans les zones tribales. Un retour à la case départ.

Depuis, si l’insurrection des talibans a repris des forces en Afghanistan, on peut constater que les jihadistes de «la base» y sont aujourd’hui peu présents. Peut-être une centaine. Mais ils ont contribué à radicaliser encore les insurgés, notamment par la pratique des attentats-suicides.

En fait, les combattants d’Al-Qaeda tournent aujourd’hui le dos à l’Afghanistan. Leur priorité est de renverser le gouvernement d’Islamabad. On devine leur idéologie à l’œuvre dans les groupes du Teh