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Libération

Somalie. La guérilla des Shebaab

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publié le 4 janvier 2010 à 0h00

Même si l'agresseur du caricaturiste danois Kurt Westergaard semble avoir agi seul, il était proche des Shebaab (littéralement «les jeunes»), mouvement somalien radical en lutte contre le gouvernement fédéral de transition à Mogadiscio, d'après les services de renseignements danois. Leur porte-parole, cheikh Ali Mouhamoud Rage, a d'ailleurs applaudi dès samedi à l'attaque contre le dessinateur : «Nous saluons l'incident dans lequel un garçon musulman somalien a attaqué le diable qui a injurié le prophète Mahomet», s'est-il félicité. Un encouragement plus qu'une revendication, l'auteur semblant ne pas connaître l'identité de l'agresseur.

Fondés en 2004 mais apparus au grand jour durant le bref règne de l’Union des tribunaux islamiques à Mogadiscio, en 2006, les Shebaab regroupent l’aile ultraradicale de la nébuleuse islamiste somalienne. Certains membres, comme leur ex-chef Aden Hashi Ayro, tué par un missile américain en 2008, disaient avoir combattu en Afghanistan où ils ont pu tisser des liens avec Al-Qaeda. Le groupe a notamment abrité des militants mêlés aux attentats de Nairobi (Kenya) et Dar es-Salam (Tanzanie), qui avaient fait 224 morts en août 1998, et à l’attaque de Mombasa (13 morts dans un hôtel kenyan, tir manqué contre un avion israélien). Mais ces «Afghans» forment une infime minorité des Shebaab, qui se sont fait connaître par une spectaculaire violence : exhumation des cadavres «impies» du cimetière italien de Mogadiscio ; application littérale de la