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Libération

Terrorisme, le temps des solitaires

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Les attaques des islamistes radicaux reposent de plus en plus sur des individus isolés, comme le confirme la tentative d’assassinat d’un dessinateur danois.
publié le 4 janvier 2010 à 0h00

Armé d'un couteau et d'une hache, il a pénétré vendredi soir à Aarhus (Danemark) chez Kurt Westergaard, 74 ans, auteur d'une des caricatures controversées de Mahomet, hurlant en un danois approximatif «vengeance» et «sang». Le dessinateur n'a échappé à la mort qu'en s'enfermant avec sa petite-fille de 5 ans dans la salle de bains, seule pièce sécurisée du domicile. Il se savait menacé. «Je n'avais aucune chance, alors je me suis réfugié là et j'ai appelé la police», a expliqué Westergaard. Arrêté peu après, l'agresseur, un ressortissant somalien de 28 ans dont le nom n'a pas été divulgué, aurait, selon les services danois, des liens avec les Shebaab, les insurgés islamistes radicaux, qui ont salué son geste.

Individus isolés. L'attaque de Copenhague, une semaine après l'attentat raté sur le vol Amsterdam-Detroit, relance un peu plus le spectre d'un terrorisme se revendiquant d'Al-Qaeda. La nébuleuse terroriste d'Oussama ben Laden reste un drapeau malgré les coups subis, et les experts soulignent le rôle croissant d'un terrorisme «franchisé» qui se réclame de la marque, que ce soit des groupes nationaux ou régionaux comme Al-Qaeda au Maghreb islamique ou Al-Qaeda pour la Péninsule arabique. Mais les attentats des dernières années, le plus souvent avortés, mettent en lumière le rôle clé joué par des individus isolés. C'est une conséquence directe d'une pression sécuritaire croissante dans les pays occidentaux et le signe de l'affaibli