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Libération

L’Arabie Saoudite aux petits oignons pour ses fils «égarés»

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Par l’argent et la religion, le royaume cherche à «rééduquer» les ex-combattants islamistes. Ou au moins à leur faire renoncer à la violence.
publié le 6 janvier 2010 à 0h00

Comment «désactiver» les anciens jihadistes ? Le problème s’est posé et se pose toujours à l’Arabie Saoudite, au Yémen, à l’Afghanistan et au Pakistan, les quatre principaux pays ayant fourni des recrues à Al-Qaeda. L’Afghanistan est trop pauvre pour s’occuper de ce genre de problèmes, le Pakistan trop occupé par ses convulsions, restent l’Arabie saoudite et le Yémen.

Les ressortissants de ces deux pays de la péninsule arabique - respectivement pays de naissance d’Oussama ben Laden et berceau originel de sa famille - sont justement ceux ayant fourni le plus gros contingent de prisonniers au centre de détention américain de Guantánamo. Comme les autorités américaines ne disposent d’aucune preuve contre la plupart de ces détenus, plusieurs dizaines d’entre eux ont été relâchés ces dernières années, notamment par l’administration Bush.

Mais, une fois rentrés au pays, qu’en faire ? L’Arabie Saoudite ne peut se permettre d’emprisonner ces «enfants perdus» indéfiniment alors que l’opinion les considère comme des victimes de la barbarie américaine, que même les médias d’Etat ne cessent de dénoncer. Pour Ryad, le problème est devenu d’autant plus pressant que le régime lui-même est en butte à une lutte sans merci avec Al-Qaeda, notamment depuis la vague d’attentats qui a débuté en 2004.

Des centres de rééducation religieuse ont donc été mis en place dans le royaume pour les «égarés» - c’est l’appellation officielle des salafistes jihadistes - ayant juré de renoncer à la violence. Contr