Barack Obama en avait fait une promesse de campagne : Guantánamo, symbole des années Bush, serait fermée en janvier 2010. Un an plus tard, non seulement le gouvernement américain admet qu'il ne tiendra pas le délai - malgré l'acquisition d'une prison dans l'Illinois pour accueillir les détenus -, mais le devenir des prisonniers soulève la polémique aux Etats-Unis. Rien à voir cette fois avec leur «traitement» ou le respect des droits de l'homme. L'attentat manqué contre un avion de la Northwest Airlines en provenance d'Amsterdam, la nuit de Noël, vient de donner raison aux adversaires de la fermeture de «Gitmo», que l'on compte désormais dans les deux camps, républicain et démocrate.
Deux des cerveaux de l’opération revendiquée par la branche d’Al-Qaeda au Yémen étaient connus des services de renseignement américains depuis plusieurs années. Il s’agit en effet d’anciens prisonniers du centre de détention à Cuba. Mohamed Attiq al-Harbi et Saïd Ali al-Shehri ont quitté Guantánamo en novembre 2007 avant d’être renvoyés en Arabie Saoudite, où ils ont suivi un programme de «réhabilitation» dédié aux ex-jihadistes (lire ci-contre). Le premier en a profité pour prendre la fuite avant de se rendre, en mars dernier, aux forces saoudiennes. Le second en est ressorti bardé d’honneurs avant d’être soupçonné, un an plus tard, de l’attentat contre l’ambassade américaine à Sanaa, qui avait fait 16 morts (6 assaillants, 6 policiers yéménites et 4 passants) le 17 septembre 2009.