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Libération

Al-Balawi, le mauvais génie de la CIA en Afghanistan

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Le kamikaze, qui a décimé la cellule de l’Agence près de Khost, était l’un des plus précieux informateurs des services américain et jordanien.
publié le 7 janvier 2010 à 0h00

Les agents doubles ne sont plus l'apanage de la CIA et des autres grands services de renseignements. Al-Qaeda vient à son tour d'entrer dans ce club très fermé en infligeant à la centrale américaine un revers majeur en Afghanistan, tuant sept de ses hommes, dont plusieurs officiers, lors d'un attentat-suicide perpétré par un Jordanien qu'elle considérait comme l'un de ses éléments les plus prometteurs. L'agent double, Humam Khalil Abou-Mulal al-Balawi, avait obtenu la confiance totale de l'équipe de la CIA basée à Khost (dans l'est de l'Afghanistan), ce qui lui a permis de dissimuler une ceinture d'explosifs qu'il a fait sauter le 30 décembre (Libération des 2 et 3 janvier). Non seulement Al-Balawi avait réussi à tromper l'agence américaine mais aussi les services de renseignement de son propre pays qui l'avaient recruté et n'ont à aucun moment suspecté qu'il travaillait pour l'organisation d'Oussama ben Laden. Le huitième agent tué dans l'attentat était d'ailleurs son officier traitant jordanien, identifié comme le capitaine Chérif Ali bin Zeid, qui, selon sa famille, se trouvait alors «en mission en Afghanistan depuis vingt jours».

«Retourné». Le fiasco américain est donc aussi un fiasco des services secrets jordaniens, pourtant considérés comme les meilleurs du monde arabe. Au départ, Al-Balawi, connu aussi sous le nom de Abou Doujana al-Kharassani, avait été arrêté pour ses liens avec Al-Qaeda. Comme dans les histoires d'espionnage class