Le général Sékouba Konaté, président par intérim en l’absence de Moussa Dadis Camara, le chef de la junte au pouvoir en Guinée, a engagé son pays dans un nouveau tournant. Dans un discours très attendu, mercredi soir, il a annoncé la formation d’un gouvernement de transition et d’union nationale, sous l’égide d’un Premier ministre issu des rangs de l’opposition.
Le général Konaté a fait son discours peu après son retour du Maroc, où il s'était rendu pour évaluer lui-même l'état de santé de Moussa Dadis Camara, blessé par balle à la tête le 3 décembre par son aide de camp, Toumba Diakité. Dans son discours, le nouvel homme fort de Guinée a affirmé que les jours de son prédécesseur ne sont pas en danger. «Il fautdu temps, de la patience et un suivi médical pour qu'il se rétablisse totalement», a-t-il précisé. En privé, le discours des proches du général Konaté est très différent : ils estiment que le blessé n'est pas près de se rétablir.
Aucun détail n'a été donné sur le calendrier et les modalités de la nomination d'une nouvelle équipe de transition. La société civile et les opposants guinéens, après vingt-cinq ans de pouvoir militaire, ont réagi avec prudence. «Nous avons l'habitude des beaux discours de la part des militaires», affirmait hier à Paris Cellou Dalein Diallo, le chef de l'un des cinq grands partis guinéens, l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG). «Si ce discours est sincère, les négociations vont s'ouvrir pour la mise en