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Elena, le fichier qui fâche

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Allemagne . Le patronat rechigne à collecter les données sur les salariés. les syndicats s’inquiètent de leur usage, le gouvernement recule.
publié le 11 janvier 2010 à 0h00

Dans l'esprit du gouvernement Schröder, à l'origine du projet, ce devait être l'un des piliers de la lutte contre la bureaucratie. Au 1er janvier, Berlin a lancé Elena (acronyme d'Elektronischer Entgeldnachweis : attestation électronique de revenus), un fichier colossal qui contiendra à terme les données de près de 40 millions de salariés allemands. L'objectif était de simplifier nombre de démarches administratives, de réduire les coûts - 85 millions d'euros d'économies - et de lutter contre la fraude aux prestations sociales. Mais pris sous le feu des critiques, le gouvernement a dû faire marche arrière la semaine dernière.

Menace. A première vue, le principe du fichier est simple. Muni de sa carte Elena et de sa signature électronique, tout salarié allemand pourra effectuer certaines démarches (attribution de l'indemnité chômage, de l'aide au logement, d'une place en crèche, d'allocations parentales ou familiales…) sans avoir à fournir tous les justificatifs de revenus exigés aujourd'hui. Le salaire, l'ancienneté, le montant des prestations sociales du salarié seront consignés dans l'ordinateur central des caisses de retraites allemandes, à Würzburg.

Elena sera opérationnel en 2012 mais la tâche de collecte des données est si considérable que 3,2 millions d'entreprises allemandes doivent fournir, dès maintenant et chaque mois, quantité de renseignements sur leurs salariés. «Ce projet, à l'origine sensé, est devenu totalement absurde, du fait d