«Mieux vaut être dirigé par un paresseux intelligent que par un imbécile travailleur.» Le mot d'esprit du politologue croate Davor Gjenero est tout à l'avantage de président croate sortant Stipe Mesic, dont le successeur était élu hier après dix ans et deux mandats à la tête du pays. L'«imbécile travailleur», c'est son prédécesseur, le nationaliste Franjo Tudjman, «père de l'indépendance» croate en 1991, mort en décembre 1999.
Hier, les Croates étaient appelés à choisir leur troisième président. Ivo Josipovic ou Milan Bandic, tous deux au second tour et issus de la mouvance social-démocrate, conduira, sans doute dès 2012, la Croatie dans l’Union européenne. Malgré le rôle que le président sortant a joué dans le rapprochement avec Bruxelles, ce geste solennel ne sera pas accompli par Stipe Mesic, exclu de la course à la présidence pour avoir déjà exercé deux mandats. Agé de 74 ans, il reste cependant le politicien le plus populaire du pays, qui le lui rend bien. A l’issue de sa présidence, il ira s’installer dans un bâtiment construit spécialement pour lui à Zagreb où il disposera d’un important fonds d’archives.
Dix ans après sa première élection, le pays tire un bilan globalement positif des deux mandats Mesic. Elu en tant qu’outsider, cet ancien compagnon de route de Franjo Tudjman, devenu son principal détracteur lorsque la Croatie est intervenue dans le conflit bosniaque contre les Musulmans, Stipe Mesic s’était fixé comme objectif de «détudjmaniser» la C