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Berlusconi compte les étrangers à l’école

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Italie . Le gouvernement veut instaurer un seuil maximum de 30% d’enfants immigrés par classe.
par Eric Jozsef, Rome, de notre correspondant
publié le 12 janvier 2010 à 0h00

Au nom, est-il écrit, de «l'intégration», le gouvernement de Silvio Berlusconi a annoncé vendredi que les classes ne pourront accueillir désormais plus de 30% d'enfants étrangers. La mesure sera progressive mais dès septembre, les classes de première année de primaire et de secondaire seront concernées. Le ministère de l'Instruction précise que le seuil pourra même être diminué si les mineurs étrangers démontrent une très faible connaissance de l'italien.

«C'est un moyen utile pour éviter la création de classes ghetto avec uniquement des élèves étrangers», a assuré la ministre de l'Education, Mariastella Gelmini, alors qu'il y aurait près de 600 000 enfants d'immigrés dans le système scolaire de la péninsule, principalement dans le nord-est du pays. Dans 490 établissements (soit 4,7%), le nombre d'étrangers dépasse le seuil de 30%.

«Bon sens». Prenant l'exemple extrême de l'école Pisacane de Rome où, sur 180 élèves, 170 sont des enfants d'immigrés, la ministre Gelmini considère que la mesure «est de bon sens et le fruit de l'expérience». Ses services précisent que l'introduction du plafond de 30% sera accompagnée d'un renforcement des cours d'italien en particulier pour les élèves âgés de 10 à 12 ans et d'un effort financier.

La décision a déclenché une polémique au sein de la classe politique transalpine. L'opposition de gauche admet que la «préoccupation de ne pas créer de classes ghetto est la bienvenue» mais que l'intégra