L’appel au calme lancé samedi par le Premier ministre malaisien, Najib Razak, n’aura servi à rien. Pour le quatrième jour consécutif, un lieu de culte chrétien a été la cible d’un engin incendiaire, hier, dans l’Etat de Negri Sembilan (centre du pays). Il s’agit du neuvième édifice visé par une attaque, dans un pays en proie à de vives tensions concernant le droit des non-musulmans d’employer le mot «Allah». Si, pour l’instant, les attaques et les manifestations n’ont fait aucun blessé, le risque d’un dérapage est bien réel en Malaisie, qui compte 27 millions d’habitants, dont près de 60% de musulmans et environ 9% de chrétiens. Parties de la capitale, Kuala Lumpur, jeudi, les attaques et la colère ont gagné des provinces du nord et de l’est.
L'origine des troubles remonte au 31 décembre. Ce jour-là, cassant une décision du gouvernement prise un an plus tôt, la Haute Cour de Malaisie autorise l'hebdomadaire catholique The Herald à utiliser le mot «Allah» pour désigner le dieu chrétien dans ses éditions en malais. «C'est un jour de justice et nous pouvons maintenant dire que nous sommes les citoyens d'une seule nation», déclare à Reuters le père Lawrence Andrew, rédacteur en chef du Herald. Trois jours plus tard, le gouvernement annonce qu'il fait appel. Et brandit une décision du Haut Conseil national de la fatwa, qui a ordonné en mai que le mot «Allah» ne puisse être utilisé que par les musulmans. Sous pressions des islamistes et du gouvernement, q