En décembre, l’ONG Human Rights Watch (HRW) a publié son rapport sur la situation des femmes afghanes. Le constat est atterrant. A la suite de la destruction des tours jumelles à New York, le 11 septembre 2001, l’opinion publique s’est enfin intéressée au traitement des femmes par le régime taliban, jusqu’ici critiqué principalement par des associations féministes occidentales. Une vaste entreprise humanitaire fut lancée. Un déferlement médiatique, l’arrivée des ONG, d’innombrables commissions et enquêtes, des élections, le tout suivi de projets encourageant l’autonomie des femmes, paraissaient augurer un avenir plus clément. De 2002 et 2005, le progrès était tangible, la scolarisation des filles, surtout en ville, l’accès au travail et un début de changement des mentalités laissaient leurs marques sur une société épuisée par la guerre. Pourtant, un déclin rapide a suivi.
L’état des lieux de HRW met en cause toute politique d’aide et de reconstruction. Le rapport passe en revue cinq aires emblématiques : l’agression des femmes dans la sphère publique, la violence, les mariages forcés, l’accès à la justice et la scolarité secondaire des filles. Si un quart des députés est féminin, leur parole est étouffée. Les députées, avocates et militantes qui osent protester sont menacées. Les assassinats ne sont pas rares, perpétrés par les talibans et leurs alliés et destinés à inhiber toute ambition féminine. Le nombre de femmes dans la fonction publique est en baisse. Du fait de l’impu