L’ultimatum de l’organisation Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi), qui détient un otage français au Mali, et les deux ou trois projets d’attentats déjoués en France chaque année rappellent que le terrorisme reste une menace sérieuse. Marc Trévidic, 44 ans, juge d’instruction antiterroriste à Paris et président de l’Association française des magistrats instructeurs, expose la situation et détaille le système préventif français plus ciblé que sous l’ère de son prédécesseur, Jean-Louis Bruguière.
Quel est l’état actuel de la menace terroriste en France ?
Potentiellement, il y a toujours le risque d’attentats organisés en France. Al-Qaeda au Maghreb islamique est moins puissante qu’avant mais peut en commettre avec de gros moyens, dans le genre de la série d’attentats de Madrid. Le deuxième risque, ce sont les petits groupes spontanés ou les individus agissant spontanément qui sont difficilement détectables. Le troisième, c’est le risque d’Etat, si notre politique nous met mal avec l’Iran par exemple. La situation, en outre, est très changeante. Il y a les hasards de contacts fructueux qui amènent des individus isolés ou des petits groupes à entrer en contact avec une structure déjà bien rodée. Il faut aussi tenir compte du contexte politique international. La France est présente en Afghanistan, ce qui, pour le moment encore, ne représente pas une cause très mobilisatrice pour de jeunes musulmans radicalisés. C’est loin et compliqué. D’ailleurs, dans ses messages