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Guinée : «Je préfère un civil médiocre à un militaire sans cervelle»

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Le rappeur guinéen Bill de Sam, fondateur du Collectif guinéen contre le pouvoir militaire, espère que les promesses de transition démocratique à Conakry seront tenues et qu'il pourra bientôt rentrer dans son pays.
publié le 14 janvier 2010 à 14h35
(mis à jour le 14 janvier 2010 à 14h37)

L'inquiétude monte au sein de l'opposition et de la société civile guinéennes. L'arrivée de Dadis Camara à Ouagadougou (Burkina Faso) mardi suivie de l'amorce de discussions entre le chef de la junte et son successeur intérimaire Sékouba Konaté, créent la confusion. Un éventuel retour de Dadis Camara à Conakry remettrait en effet en cause les minces avancées en vue d'une transition démocratique en Guinée.

Très critiqué pour son implication dans le massacre d'opposants le 28 septembre 2009, Dadis avait été gravement blessé à la tête le 3 décembre, victime d'une tentative d'assassinat par son aide de camp. L'évacuation du capitaine Camara au Maroc, où il a été soigné pendant un mois, semblait alors arranger tout le monde. Son successeur par intérim, le général Sékouba Konaté, promettait même début janvier de partager le pouvoir avec l'opposition lors d'une période de transition devant mener à des élections présidentielle et législatives.

Une promesse qui n'a pas forcément convaincu Bill de Sam, 42 ans, rappeur guinéen installé à Paris. Il a fondé le Collectif guinéen contre le pouvoir militaire (CGCPM) en 2006, deux jours avant les événements du 28 septembre 2006. Il a écrit une chanson intitulée «Chef menteur» (Manguè Wouléfalè) après le massacre du 28 septembre 2009. Informaticien de profession, doué pour les nouvelles technologies, multipliant les allers-ret