La police politique chinoise part à l'assaut du monde. La Chine, qui a commencé à «exporter» sa censure partout, y compris en France (lire ci-contre), a été prise en flagrant délit d'espionnage par le géant américain Google, qui a annoncé hier qu'en conséquence il allait reconsidérer sa présence dans ce pays de 338 millions d'internautes. «A la mi-décembre, notre infrastructure a été victime d'une attaque très ciblée et très calculée venant de Chine. Google n'a pas été la seule victime. Notre enquête a permis de découvrir qu'au moins vingt autres compagnies importantes de secteurs très divers - Internet, finance, technologie, médias et industrie chimique.»
Google ne précise pas la nationalité des entreprises concernées. «Nous détenons la preuve que l'objectif principal des assaillants était d'entrer dans les boîtes mails des militants chinois des droits de l'homme.» Selon Google, cet objectif n'a été atteint que dans deux cas, et partiellement. Hommes politiques, journalistes, aux Etats-Unis, en France ou ailleurs… Personne n'est cependant à l'abri, à en juger par les autres révélations alarmantes de Google. «Indépendamment de cette attaque sur Google, nous avons découvert que les boîtes mails de dizaines de personnes, usagers de Gmail, qui s'intéressent aux droits de l'homme en Chine, basés en Europe, aux Etats-Unis et en Chine, ont régulièrement été pénétrées par des tiers.» Cet espionnage aurait été rendu possible par l'emploi de logiciels espion