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Libération
Analyse

Pékin, big brother mondial

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Convocations, cambriolage… Dans sa volonté de contrôle, la Chine n’épargne pas les télés françaises.
publié le 14 janvier 2010 à 0h00

Le gouvernement chinois mondialise depuis 2009 sa censure, et la France ne fait pas exception. A au moins deux reprises l’an dernier, Pékin a tenté d’interdire la diffusion sur des chaînes françaises de documentaires sur la Chine, révèlent des sources françaises fiables et concordantes. L’un d’eux évoquait la répression de Tiananmen (1989), l’autre le Tibet.

Au printemps 2009, alors que l'un de ces sujets était en tournage en Chine, la police chinoise a été surprise en train de cambrioler le siège de la maison de production française, qui est basée à Pékin, où elle a dérobé une copie d'un de ces films, au montage à peine achevé. Le directeur de cette compagnie, qui souhaite garder l'anonymat, explique qu'il a peu après été convoqué par un officiel du ministère des Affaires étrangères à Pékin. «On m'a dit que j'étais arrogant et que je heurtais profondément les sentiments du peuple chinois… J'ai demandé comment ils s'étaient procuré le film que personne en dehors de nous n'avait encore vu, et j'ai eu droit à des sourires embarrassés.»

«A grande échelle». A Paris, il est de moins en moins rare que des responsables de chaînes de télévision françaises soient convoqués à l'ambassade de Chine, où il leur est demandé de déprogrammer un documentaire sur la Chine. «Leur façon de faire est psychologiquement très violente», rapporte l'un de ces responsables d'une grande chaîne qui souhaite également rester dans l'anonymat «car ce n'est pas dans notr