Menu
Libération

Google : un patron sabre au clair face à Pékin

Article réservé aux abonnés
Chine. Cofondateur de la compagnie, Sergey Brin est à l’origine de la menace de quitter le pays.
publié le 15 janvier 2010 à 0h00

Sergey Brin, cofondateur de Google et ancien refuznik (1), aurait fortement influencé la menace du géant américain, rendue publique mercredi, de quitter la Chine, selon des «proches du dossier» cités hier par le Wall Street Journal (Libération d'hier). Cette décision, motivée par des opérations d'espionnage de Pékin à l'encontre de l'entreprise, est saluée par des organisations de défense des droits de l'homme comme «courageuse», mais jugée «suicidaire» par une partie de la communauté d'affaires, qui note que Google dispose de 30% de parts de marché en Chine. Le nombre d'internautes chinois, estimé aujourd'hui à 350 millions, pourrait doubler d'ici 2013, soulignent-ils.

Dégoût. L'ancien citoyen soviétique Brin, né à Moscou en 1973, a fui l'URSS à l'âge de 6 ans en compagnie de son père, Michael. Astronome d'origine juive, Brin père a été victime des discriminations infligées par le régime communiste aux membres de sa communauté. Celles-ci ont laissé chez son fils un dégoût profond pour les régimes totalitaires. C'est pourquoi, expliquent des sources internes à Google, la décision de s'implanter en Chine (en 2006) a toujours été un dilemme pour lui. Lors d'interviews accordées ces dernières années à des magazines américains, Brin s'est remémoré sa «peur de l'autorité» et «l'oppression soviétique» qui l'incita une fois à «jeter des cailloux sur une voiture de police [russe]». En 20