«Il faudra au moins huit jours» pour pouvoir comptabiliser précisément le nombre de morts provoqués par le tremblement de terre «qui a ravagé mon pays», a estimé hier Yolette Azor-Charles, ambassadrice d'Haïti en Espagne. Mais, dans la journée d'hier, les quelques nouvelles en provenance de l'île faisaient déjà craindre un très lourd bilan. Certaines sources avancent même des pertes humaines supérieures aux «100 000 morts» évoqués la veille par le Premier ministre, Jean-Max Bellerive.
Peu d’informations parviennent notamment des quartiers populaires nord (zone de Bon Repos) et sud (zone de Carrefour) de Port-au-Prince, où s’entasse une bonne partie des 3 millions d’habitants de la capitale. La ville de Jacmel, située à une quarantaine de kilomètres de Port-au-Prince, a également subi de très importants dégâts. La Croix-Rouge haïtienne parlait pour sa part hier d’au moins 50 000 morts et de près de 3 millions de blessés ou de sans-abri. Après une deuxième nuit passée dans les rues de Port-au-Prince, souvent à proximité des décombres de leurs maisons écroulées sur leurs proches, les habitants de la capitale attendaient fébrilement secours, vivres et médicaments au milieu des cadavres et des blessés.
Camp de fortune. Le Champ de Mars, une large avenue de Port-au-Prince, avait été transformé en un gigantesque camp de fortune peuplé de plusieurs dizaines de milliers de réfugiés. Terrorisés et démunis, nombre d'entre eux reprenaient en chœ