Le jour d’après. La première nuit dans les décombres, au milieu de paysages dévastés, pour des hommes, des femmes, des enfants qui ont tout perdu. Souvent leurs proches. Les scènes décrites dans les témoignages que nous avons récoltés sont d’une insoutenable horreur. Celle d’une population toujours prise au piège d’une incroyable catastrophe. L’urgence est désormais humanitaire, avec un seul objectif : sauver le maximum de vies, sortir les blessés des gravats, leur apporter les premiers soins. Eviter les épidémies aussi, acheminer de la nourriture pour les plus faibles. Mais le défi de la communauté internationale est énorme. Dans un pays où les infrastructures sont défaillantes, la pauvreté endémique et le pouvoir politique décimé, l’organisation des secours est primordiale. La mobilisation des nations est pour l’instant irréprochable - notamment en termes de fonds débloqués -, elle doit s’accompagner de la meilleure coopération possible si elle veut être efficace. Les prochaines quarante-huit heures, on le sait, seront déterminantes quand viendra le temps des macabres décomptes entre les morts et les blessés. Haïti doit être la priorité du monde, et doit le rester longtemps, même une fois parties les caméras de télévision. Car après les premiers secours, c’est évidemment la reconstruction de l’île qu’il faudra envisager. Poursuivie par la malédiction de l’histoire, Haïti ne se relèvera pas sans un vaste programme international à la mesure de la tragédie qui vient de l’anéa
EDITORIAL
Priorité
Article réservé aux abonnés
publié le 15 janvier 2010 à 0h00
Dans la même rubrique