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Libération

A Jacmel, «complètement coupé» du monde

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Détruite et démunie, la quatrième ville de l’île attend toujours les secours, qui restent massés dans la capitale.
publié le 16 janvier 2010 à 0h00

Tandis que tous les regards sont rivés sur Port-au-Prince, Jacmel, capitale culturelle du pays et quatrième ville la plus peuplée (40 000 habitants), est depuis mardi très isolée. Elle pourrait être le second lieu le plus touché par le séisme et ses habitants s'inquiètent de ne pas voir arriver de secours. «Les gens se concentrent sur Port-au-Prince et oublient Jacmel», se désolait, dans la nuit de jeudi à vendredi, Ronald Andris, son maire adjoint, avec qui Libération a pu communiquer par mail. Vendredi soir, la belle-sœur du maire, Dithny Joan Raton, envoyait un mail d'alerte : «Jacmel est complètement coupé par rapport aux autres communes […] il nous faut des matériels afin d'enlever les morts sous les décombres […] Toute la ville attend de la nourriture, des soins médicaux, des appareils pour purifier l'eau et des abris.»

«Désorganisés».La route de 50 kilomètres qui reliait Jacmel à la capitale est impraticable, «bloquée à cause d'éboulements de pierre importants, nous rapportait jeudi soir Marlène Imari, Française de 27 ans qui enseigne le français là-bas.On peut se rendre à Port-au-Prince par les montagnes, en passant par une ville qui s'appelle Thiotte».

L'aide n'est donc toujours pas arrivée dans le sud-est du pays et, «pendant ce temps, l'espoir de retrouver vivants les disparus s'amenuise», s'inquiète Ronald Andris : «Il y a une absence flagrante d'engins lourds pour nettoyer la ville