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Espagne Les petits-enfants rentrent d’exil

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Les Français descendants de réfugiés de la guerre civile (1936-1939) peuvent désormais obtenir aussi la nationalité espagnole. Un choix en forme d’hommage familial.
publié le 18 janvier 2010 à 0h00

Aquoi bon devenir Espagnol quand on est Français ? Pourquoi donc se décarcasser pour avoir la nationalité d'un pays voisin, également membre de l'espace Schengen ? C'est ce que Pascal Castaings aurait demandé à quiconque lui aurait fait part de son intention de prendre la nationalité des gens d'outre-Pyrénées. Et pourtant, quand en juillet 2009, à l'âge de 47 ans, il obtient un passeport espagnol, c'est «un des grands jours» de sa vie, se souvient-il, radieux. Pour ce directeur de projets informatiques, la nationalité espagnole est le fruit d'un lent processus, un parcours initiatique, un voyage vers les origines qui se traduira par un hommage à ses aïeux méconnus.

Lui, un Palois passé par Grenoble et Orléans, qui se définit comme un «jouisseur de la vie». Un type souriant, amoureux des chapeaux et de l'instant présent. Un hédoniste qui n'a pas l'habitude de verser dans les engagements de militant. Et pourtant, il y a ce passeport espagnol… «Franchement, en termes pratiques, ma démarche ne présente aucun intérêt, c'est même absurde. Je l'ai faite pour répondre à une nécessité impérieuse. Ce jour, je l'ai attendu. Je suis Français et Espagnol. C'est un honneur pour moi.»

Le curieux cheminement de Pascal commence six mois plus tôt, un dimanche ensoleillé de décembre 2008. Il vit alors à Madrid, envoyé quelques mois en mission par son entreprise. Sur la place Dos de Mayo, dans le quartier de Malasaña, il lit un entrefilet dans El País qui éveil