Menu
Libération
TRIBUNE

Haïti et les enseignements du tsunami

Article réservé aux abonnés
publié le 18 janvier 2010 à 0h00

La situation économique, sociale et politique d’Haïti n’avait pas besoin de ce coup du sort que lui a réservé ce séisme. Cette catastrophe rappelle par certains aspects celle de décembre 2004 et le tsunami qui, alors, avait frappé l’Asie. Dans les deux cas, on constate le caractère massif et dévastateur du phénomène naturel et les liens entre le «dedans» et le «dehors». La résonance internationale du tsunami avait été démultipliée par la présence de nombreux touristes étrangers. Celle du séisme en Haïti est amplifiée par la taille de la communauté humanitaire et onusienne présente dans le pays, mais aussi par l’importance numérique des diasporas haïtiennes en Amérique du nord et en Europe. Dans le cas de la France, il faut en outre considérer les liens culturels et la proximité géographique des Antilles françaises. Il y a là, du reste, un potentiel de compétences professionnelles qu’il faudra mobiliser. Toutes les conditions pour que «le protocole compassionnel» fonctionne à plein sont réunies et c’est tant mieux. Pour les ONG, la prise en compte des enseignements du tsunami n’est cependant pas sans intérêt.

Humanitaires et médias : à chacun son rôle.

Dans cette relation, parfois qualifiée «d’addiction réciproque», le rôle des humanitaires est de soigner, celui des médias d’informer. S’ils constituent d’indispensables relais des besoins existant sur le terrain et des réalités auxquelles sont confrontés les humanitaires dans le déploiement des actions, les jou