Depuis cinq jours, ils ne dorment plus. Parents en cours d'adoption d'enfants haïtiens, ils ne savent pas si l'enfant qui leur avait été attribué a survécu au séisme, s'il est blessé, s'il est soigné, s'il a à manger, à boire, des soins... Encore moins ce qu'il va advenir de la procédure, enclenchée pour certains depuis plusieurs années.
Haïti est, pour la France, le premier pays d'adoption, avec 700 dossiers validés par an. Sur les 74 orphelinats recensés là-bas, plusieurs ont été touchés par le tremblement de terre, dont un en particulier, Notre-Dame de la Nativité, situé dans le sud-ouest de Port-au-Prince, près de l'épicentre. Totalement détruit, le bâtiment abritait 120 enfants en cours d'adoption. Au moins 62 seraient morts, ainsi qu'une infirmière, selon les informations qu'ont pu recueillir les parents depuis la France. Ces derniers se mobilisent, via notamment deux associations, Port aux Petits Princes et Enfants d'Haïti, pour que des soins soient apportés au plus vite aux survivants.
Servanne, déjà mère adoptive de deux petites filles colombiennes, était avec son mari en attente d'adoption d'un petit Haïtien pris en charge à Notre-Dame de la Nativité, Diego, 13 mois aujourd'hui. Le jugement d'adoption, étape déterminante dans le processus, devait être rendu ce lundi. Depuis le séisme, le couple a eu des nouvelles