Patrick Colombel, architecte de 46 ans, préside Architectes de l'urgence. Cette fondation, créée en 2001 après les inondations de la Somme, intervient dans les pays frappés par des catastrophes naturelles (séismes, tsunamis, cyclones), comme l'Algérie, l'Iran, le Pérou, le Sri Lanka… et dans des zones de conflits (Sud-Liban, Tchad, Afghanistan…). Six architectes et ingénieurs de la fondation ont quitté Paris jeudi et sont à pied d'œuvre à Port-au-Prince depuis vendredi soir. Patrick Colombel détaille pour Libération les conditions d'intervention de cette mission.
Quel est votre sentiment concernant la situation sur place ?
Cela commence à s’organiser. Mais beaucoup de travail nous attend. L’étendue des destructions est importante. Le principal problème, c’est qu’il y a des quartiers totalement fauchés, d’autres plus partiellement. Et il y a de grosses difficultés d’accès, avec des rues bloquées par des bâtiments à terre. Il y a des endroits où l’on n’a pas encore pu se rendre.
La situation est-elle plus dégradée que prévu ?
Quand je suis arrivé, les gens étaient livrés à eux-mêmes. Là, ça va mieux, il y a des distributions d’eau et de nourriture. Mais je n’ai pas tout vu. C’est la première fois que l’on intervient dans un site urbain aussi dense. Tout est plus compliqué. Et puis, Port-au-Prince n’a pas la réputation d’être très sûr. Il y a des quartiers dans lesquels nous n’allons pas encore. Le principal problème de sécurité réside dans les déplacements nocturnes. Il faut faire très attention.
Par quoi avez-vous commencé ?
On a travaillé dans un premier temps sur les bâtiments de l’ambassade de France. P