Un terrible compte à rebours se termine en Haïti. Six jours après le tremblement de terre, les espoirs pour retrouver des rescapés dans les ruines de Port-au-Prince et de sa périphérie s’évanouissent au fil des heures. Comme dans toutes les catastrophes naturelles, les projecteurs se braqueront évidemment dans les jours qui viennent sur les «miraculés» sortis des décombres une semaine ou plus après la secousse. Mais les priorités de l’aide sont déjà ailleurs : enterrer les morts, approvisionner la population en eau, médicaments et nourriture, déblayer, rétablir les transmissions, assurer la sécurité, gérer la reconstruction… En fait, s’occuper des vivants.
Défi logistique. Pourtant, au-delà de l'ampleur des destructions et de la désolation, les initiatives de la communauté internationale sont confrontées à un dramatique effet entonnoir. Au lendemain du tremblement de terre, le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) déclarait déjà officiellement qu'il «allait avoir affaire à un défi logistique majeur». Alors que Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations unies, déplorait hier «la plus grave crise humanitaire depuis des décennies», une polémique en demi-teinte commence à sourdre quant à l'absence de coordination des moyens mis en œuvre.
Samedi soir, les Américains, qui ont pris le contrôle de l’aéroport Toussaint-Louverture de Port-au-Prince, ont ainsi empêché ou retardé l’atterrissage d’avions transportant du matérie