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Libération

Ali Agca, qui voulait tuer Jean Paul II, en liberté avec ses mystères

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publié le 19 janvier 2010 à 0h00

Plus de 200 journalistes turcs et internationaux, ainsi qu'un petit groupe de sympathisants avec tambours et clarinettes, attendaient l'ancien héros des Loups gris (groupe ultranationaliste armé) à la sortie de la prison d'Ankara. Après trente d'ans d'emprisonnement en Italie puis en Turquie, Mehmet Ali Agca, 52 ans, qui avait tenté de tuer Jean Paul II le 13 mai 1981 place Saint-Pierre, est de nouveau un homme libre. Il n'aura même pas à faire son service militaire, obligatoire pour tout citoyen de plus de 18 ans : emmené à l'hôpital militaire il a reçu notification de son exemption. Un précédent rapport avait évoqué «des troubles graves de la personnalité».

La folie, vraie ou simulée, est peut-être sa meilleure garantie de survie, car le mystère autour des réels commanditaires de l'attentat contre le pape reste aujourd'hui encore entier. On avait évoqué le KGB, agissant au travers des services bulgares manipulant des mafieux turcs pour éliminer ce pape polonais qui soutenait Solidarnosc. Les accusations sur la «piste bulgare» se sont finalement effondrées. L'ancien tueur des Loups gris - assassin en Turquie du patron du grand quotidien Milliyet, puis évadé de prison en 1979 avant de partir pour l'Italie - garde ses secrets. Et, depuis longtemps, il dit n'importe quoi. «Il a une immense capacité d'inventer des scénarios, mais tous sont pleins de contradictions», affirme Hayri Kozak, haut responsable de la police d'Istanbul. «Il est sûr qu'il n'