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Libération

Guinée : Dadis Camara poussé à la transition

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Scrutin . Le chef de la junte, en convalescence, s’est rallié à la promesse d’élections du général Konaté.
publié le 19 janvier 2010 à 0h00

Le feuilleton politique guinéen, après bien des rebondissements, semble s'orienter vers une issue heureuse. Moussa Dadis Camara, l'homme fort de la junte au pouvoir, s'est rallié dimanche à la transition démocratique annoncée le 6 janvier par son remplaçant, le général Sékouba Konaté. A Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, Dadis a fait sa première apparition publique depuis qu'il a réchappé, le 3 décembre, à une tentative d'assassinat. Le capitaine avait été hospitalisé au Maroc, après avoir reçu une balle dans la tête, tirée par son propre aide de camp. Il est apparu dimanche en vêtements civils, sans son sempiternel béret. Il a semblé faible et fatigué, appelant ses partisans au calme. Il s'est déclaré «libre» de choisir le lieu de sa convalescence.

Alors que l’opposition et la société civile redoutaient ce week-end le retour de Dadis au pouvoir, c’est le général Konaté qui garde la main. Le président par intérim a renouvelé ses promesses d’élections dans les six mois, afin de rendre le pouvoir aux civils, sans candidat issu de l’armée.

Moussa Dadis Camara a peu de marge de manœuvre. Il pourrait tomber sous le coup d’un mandat d’arrêt international, à cause du massacre de manifestants de l’opposition qui avait fait 156 morts le 28 septembre. La Cour pénale internationale doit se prononcer sur ce qui pourrait être un crime contre l’humanité. Son retour en Guinée reste donc hypothétique, même si ses partisans l’ont attendu tout le week-end à l’aéroport de Conakry