Pour la première fois depuis la fin de la dictature du général Augusto Pinochet (1973-1990), la droite chilienne va reprendre possession, en mars, du palais de la Moneda, l’Elysée local, pour une durée de quatre ans. Avec 51,62% des suffrages, son candidat, Sebastián Piñera Echenique, a triomphé dimanche de son adversaire, le démocrate-chrétien Eduardo Frei, soutenu par les partis de la Concertation (une coalition qui va de la démocratie chrétienne à la gauche non communiste, au pouvoir depuis vingt ans).
A 60 ans, Sebastián Piñera a fait toute sa campagne sur le thème du «cambio» (le changement) et du «renouvellement», après deux décennies marquées par des réformes encadrées par la volonté de préserver l'excellence des indicateurs macroéconomiques du pays. Au mépris notamment d'une véritable réforme fiscale, d'une nécessaire réforme constitutionnelle (Constitution en grande partie héritée de la dictature) et d'une meilleure répartition des richesses.
Affairiste. Soutenu par les partis Rénovation nationale (RN) et Union démocratique indépendante (UDI, dans lequel se réfugient les aficionados de Pinochet), Sebastián Piñera est la face présentable d'une droite néolibérale et affairiste qui a appelé de ses vœux puis soutenu la dictature. Lui-même se définit comme tenant d'une droite moderne «chrétienne et humaniste», affranchie du régime autoritaire et ouverte aux problèmes de société, comme la reconnaissance administrative des couples