Faut-il rapatrier d'urgence les enfants en cours d'adoption en Haïti, premier pays pour l'adoption depuis la France et où certains orphelinats ont été détruits par le séisme? La controverse enfle de jour en jour. D'un côté, les parents adoptants, qui pressent le gouvernement français d'accélérer le cours normal de la procédure pour mettre les enfants en lieu sûr en France. De l'autre, les organisations de défense des droits de l'enfants, dont l'Unicef, qui mettent en garde contre des risques d'adoptions illégales dictées par l'émotion. Jusqu'à Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères, qui s'est inquiété ce mardi: «Sous le bon prétexte de sauver des enfants (...) il ne faut pas qu'on soit accusé d'enlèvement».
Une crainte infondée quand l'on connaît les spécificités de l'adoption en Haïti, répondent les parents, organisés en collectif. Parmi eux, Eric Ruel, en cours d'adoption d'une petite fille de trois ans et demi (sortie saine et sauve du séisme) et qui s'exprime au nom des parents adoptant d'enfants pris en charge dans l'une des 74 «crèches» d'Haïti, Notre-Dame de la Nativité, totalement détruite par le tremblement de terre.
Quelles nouvelles avez-vous aujourd'hui des enfants de la crèche Notre-Dame de la Nativité?
Sur 126 enfants, 70 sont décédés. Il y a une dizaine de blessés, dont une petite fille sortie des décombres quatre jours après le séisme. Le bâtiment étant totalement effondré, les enfants sont devant, dans