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Libération

Tea Party : montée en puissance d’une nouvelle droite populiste

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Adeptes des méthodes musclées, les ultraconservateurs s’organisent.
publié le 20 janvier 2010 à 0h00

En apôtre de l’Amérique post-raciale, Barack Obama avait toutes les chances de réveiller l’adversité de la frange la plus conservatrice du pays. Celle que l’ère Bush avait un temps assoupie. C’est toutefois sur le terrain de l’économie qu’à peine élu, le démocrate a été attaqué par ce qui semblait être alors un mouvement de protestation spontané aux couleurs poujadistes : celui du Tea Party, en référence à la Boston Tea Party, ou révolte des Bostoniens, en 1773 contre la politique fiscale des colons britanniques.

Conspiration. L'adoption du plan de relance de 787 milliards de dollars (551 milliards d'euros) par le Congrès en février a suffi à galvaniser les militants conservateurs contre l'administration Obama, dont ils critiquent l'interventionnisme aux «relents socialistes». Dans le rôle du promoteur et porte-parole du mouvement, l'animateur controversé de Fox News Glenn Beck (lire ci-dessous). Sur les traces de son aîné Rush Limbaugh, il est passé maître en théories de la conspiration. Les militants de cette nouvelle droite contestataire sont blancs, issus de la classe moyenne, patriotes, avec une véritable phobie de la fiscalité. Politiquement, ils se disent libertaires et indépendants, et démentent tout lien direct avec le Parti républicain. Dans les faits, leurs manifestations sont chaque fois préparées et orchestrées par le Grand Old Party (surnom du Parti républicain), via la fondation FreedomWorks, que dirige l'ancien chef