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Libération

A l’étranger, il fait de l’ombre à Kouchner

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Le conseiller de Nicolas Sarkozy se comporte en véritable chef de la diplomatie.
publié le 21 janvier 2010 à 0h00

Mais où est donc passé le secrétaire général de l’Elysée? Régulièrement, le plus souvent le week-end, Claude Guéant disparaît de Paris. Ses destinations sont aussi discrètes que variées: Damas, Doha, Kigali, Libreville, Luanda. Le bras droit de Nicolas Sarkozy est l’homme des missions les plus secrètes. Celles qui touchent au cœur du domaine réservé de l’exécutif, la politique étrangère.

De fait, Claude Guéant double tous ceux qui, sur le papier, sont censés mettre en musique la diplomatie française. A commencer par le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner. L’ex-french doctor a bien protesté au début, notamment lorsque, au beau milieu d’une harassante mission de bons offices au Liban, il apprit à brûle-pourpoint que l’éminence grise de Sarkozy était à Damas. Rien n’y a fait.

Dernière et cruelle illustration en date, la récente tournée de Kouchner sur le continent africain. Celle-ci devait s’achever en Côte d’Ivoire, avec laquelle l’ancienne puissance coloniale tente de se rabibocher. Mais au dernier moment, cette étape a été annulée, officiellement en raison d’un nouveau retard dans le processus devant conduire à des élections, attendues depuis des années. En réalité, le président Laurent Gbagbo ne veut voir que Claude Guéant, autrement dit l’homme qui a l’oreille de son homologue français.

C’est ce même Claude Guéant qui, juste avant Kouchner, s’était rendu à Kigali auprès de Paul Kagame pour sceller la réconciliation entre la France et le Rwanda, après des années