Cruelle ironie au Honduras. Il y a près de sept mois, Roberto Micheletti menait un putsch militaire contre le président Manuel Zelaya, qu'il accusait de se préparer à violer la Constitution. Le même Micheletti, à la tête du pays depuis, a été désigné mercredi soir «député à vie» par le Congrès. Un statut non prévu par la Constitution hondurienne, qui lui assure ainsi une immunité à perpétuité.
Le Congrès, largement dominé par la droite favorable au coup d'Etat du 28 juin, a tenu à saluer les initiatives de Micheletti «en faveur de la démocratie». Cette décision n'a pas manqué de susciter des réactions outrées : «C'est caractéristique d'un régime de nature fasciste, où l'on fait des lois pour se protéger contre ses méfaits», a déclaré jeudi le président de la Commission des droits de l'homme, l'avocat Andres Pavon. «Le Congrès a abusé de son pouvoir en honorant un dictateur», a renchéri la présidente de la Confédération des disparus au Honduras, Berta Oliva.
Exil en République dominicaine ?
Micheletti, qui se prépare à remettre le pouvoir au nouveau président Porfirio Lobo (dont une grande partie de la communauté internationale ne reconnaît d'ailleurs pas la légitimité) la semaine prochaine, a également mis en garde Manuel Zelaya: «Je crois qu'il doit réfléchir. Le 27 (janvier, date de l'investiture de Lobo, ndlr), il pourrait parfaitement quitter le pays, parce qu