Il y a quatre semaines jour pour jour, le Sénat américain approuvait un texte sur la réforme du système de santé. La partie n'était pas gagnée - il restait à rédiger la synthèse avec la version votée auparavant par la Chambre des représentants - mais Barack Obama pouvait être légitimement optimiste sur les chances de voir aboutir cette loi phare de son mandat avant le discours sur l'Etat de l'Union, prévu le 27 janvier.
Depuis, une tornade nommée Scott Brown est passée par là. Le républicain, qui posait nu pour Cosmo il y a quelques années, vient d'être élu sénateur du Massachusetts, en remplacement de feu Ted Kennedy. Surtout, Brown devient le «41e homme», c'est-à-dire l'élu républicain qui fait pencher la balance au Sénat.
Jusqu'alors, les démocrates disposaient en effet d'une «super-majorité» au sein de la chambre haute du Congrès (60 élus sur 100). Cela leur permettait d'éviter les manœuvres dites de «filibustering» de l'opposition républicaine: en fait, des tactiques d'obstruction (discours de plusieurs heures notamment), rendues célèbres par le film Mr. Smith Goes to Washington (Monsieur Smith au Sénat) avec James S