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Libération
TRIBUNE

A mains nues, pierre après pierre, des milliers de personnes…

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par Gary Victor, Ecrivain , depuis Carrefour-Feuilles, Port-au-Prince, vendredi 22 janvier
publié le 25 janvier 2010 à 0h00

Place Cadet-Jérémie. Quartier de Carrefour-Feuilles au sud de Port-au-Prince. Dans des conditions d’hygiène plus que précaires, plus de 1 000 familles s’entassent sous des tentes de fortune pouvant à peine supporter une pluie qui, heureusement, se fait plus que discrète une semaine après le séisme qui a ravagé la capitale haïtienne. Carrefour-Feuilles est un quartier adossé au Morne-L’Hôpital, colonisé par des bidonvilles qui peu à peu s’étendent vers le sommet de la montagne.

Ceux qui ont trouvé asile sur la place Cadet-Jérémie sont quelques-uns de ceux qui ont tout perdu au cours du séisme. Leurs maisons, leurs cahutes ont été pratiquement réduites en poussière par la violence du tremblement de terre. Une grande partie de la population a déserté la capitale. L’autre dort dans les rues, dans les cours des maisons, dans la crainte des répliques, souvent dans des conditions d’hygiène atroces. Le jour, la vie petitement essaie de reprendre son cours dans l’attente d’une aide dont on entend parler dans les bulletins de nouvelles ou qu’on voie tournoyer dans le ciel sous la forme des militaires américains.

Puis les pompiers, les médecins de tous les pays ont commencé à sillonner la capitale à partir du quatrième jour après le séisme. La population reste encore sceptique quant à la distribution de l’aide. La distribution de cette aide va certainement privilégier Cité Soleil et les quartiers environnants, fiefs du pouvoir en place et emblèmes de l’aide internationale pour présenter