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grand angle

Afghanistan Exit à la soviétique

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Et si le retrait de l’Armée rouge en 1989 était un modèle à suivre ? A la veille de la conférence de Londres sur l’avenir du pays, retour sur la stratégie d’«afghanisation» du conflit par Moscou.
publié le 25 janvier 2010 à 0h00

Le dernier soldat soviétique à franchir le «pont de l'Amitié» sur l'Amou-Daria, ce 15 février 1989, s'appelait Boris Gromov. Il était alors un jeune général de 45 ans, à la tête de la 40armée soviétique. Deux décennies plus tard, Gromov est gouverneur de la région de Moscou. Belle carrière. Le pont, d'une longueur de 800 mètres et construit en poutrelles métalliques, est toujours là. Il sépare désormais l'Ouzbékistan de l'Afghanistan. Les Russes ont quitté ce pays, mais la paix n'y est pas revenue. Pourtant, leur retrait - réussi - pourrait servir d'exemple aux Occidentaux quelque peu empêtrés en Afghanistan.

Alors que se tient jeudi à Londres une grande conférence internationale sur l’avenir du pays, l’expérience soviétique devrait paradoxalement inciter à l’optimisme. Oui, la stratégie de transfert de responsabilités aux autorités et à l’armée afghanes - connue sous le nom d’«afghanisation» - peut marcher. La preuve ? Les Soviétiques y sont parvenus dans un contexte beaucoup plus difficile. L’Amérique d’Obama devrait au moins réussir à faire aussi bien. L’expérience soviétique montre en effet qu’il est possible de trouver une porte de sortie en laissant derrière soi un régime suffisamment stable et présentable pour partir sans honte. Que ce régime soit viable à long terme est une autre histoire…

Sortir d’un enlisement politique et militaire

Le problème, c’est que l’on avait oublié. Dans l’imaginaire collectif, hérité des dernières années de la guerre froide, l’ar